mercredi 1 juin 2011

IL ETAIT UNE FOIS, UN FAUX PRINCE

Il était une fois, le dirigeant d'un petit pays sub-saharien qui se prenait pour un souverain éternel et infaillible. Ce faux "prince", à force de chercher à duper son peuple et d'organiser le pillage des rares ressources disponibles, devint tellement impopulaire qu'il eut peur d'envisager son départ, même normal, du palais "princier". L'opinion publique mondiale étant devenue si sensible et si déterminante et l'arsenal juridique international étant si défavorable aux dirigeants de son acabit, il entreprit de conduire un projet de succession dynastique jamais osé dans son pays.

En effet, pour assurer ses arrières et éviter l'inventaire de sa gouvernance désastreuse, il ne pouvait compter que sur le faux "P'tit Prince". Lui seul, il en était sûr, pouvait lui garantir de n'avoir pas à rendre compte de sa gestion scandaleuse. Il ordonna alors à son administration de faire preuve d'imagination afin de lui sortir les meilleures recettes possibles pour gagner toutes les futures élections, installer son dauphin et lui céder progressivement le fauteuil.

Et ce fut la foire aux "solutions" les plus bancales, les plus dangereuses et les plus impopulaires :

-         Redéployer l'administration territoriale en s'assurant de responsabiliser les administrateurs les plus "loyaux" ;
-         récupérer de force les communes et communautés rurales perdues aux dernières élections, afin de disposer partout d'un personnel dévoué à la cause du "P'tit Prince" ;
-         réprimer toutes les manifestations et, au besoin, intimider en ôtant la vie à quelques innocents ;
-         présenter et faire parrainer le "P'tit Prince" comme héritier par les "grands" de ce monde (Sarkozy, Obama, etc.) et les obscurs lobbies du Nord ;
-         retenir les documents (cartes d'identité et cartes d'électeurs) des électrices et électeurs hostiles au Prince et/ou à son projet ;
-         museler la presse dite libre ;
-         corrompre, beaucoup corrompre, toujours corrompre, encore corrompre ;
-         etc.

Bref, des dispositions dignes d'une bonne république bananière furent prises, au grand dam du peuple et d'une opposition qui ne savaient plus où donner de la tête face à tant d'audace dans la bêtise.

Et puis arriva le jour tant attendu des élections. Le bon petit peuple qui avait tant su renoncer et attendre, préférant la tranquille révolution des urnes à celle de la rue, infligea au Prince et à tous ses larbins une claque retentissante. Craignant la réaction de Mme "OPM" (Opinion Publique Mondiale), et instruit par l'expérience d'à côté, le Prince n'eût point d'autre choix que de s'incliner.

Toutes les trouvailles mises en œuvre, tous les montages réalisés, bien que plusieurs fois simulés, échouèrent lamentablement… et le peuple manifesta bruyamment sa joie d'avoir rétabli l'ordre démocratique normal. Amine.

serigne malick

* Voir aussi "Malgouvernance, quand tu nous tiens", posté http://serignemalick.unblog.fr le 12 avril 2011.

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